Affiche de Wars 6 - événement France VS Japon le 17/07/2002 à Tokyo

Je suis en tête d'affiche

Et pourtant ... mes débuts en compétition ont été catastrophiques

Je n'arrivais pas à gérer mon stress, j'étais débordé par mes émotions et mes doutes. J’ai cru pendant longtemps que m’entraîner beaucoup était la clé pour me faire progresser et pour être le meilleur, j’ai énormément sacrifié pour mon entraînement mais pourtant je n’arrivais pas à avoir les résultats que je voulais en compétition.

À l’approche des compétitions, je doutais, je ne savais plus pourquoi je faisais ça, j’avais surtout peur de décevoir mes coachs et mes proches, peur de perdre, paradoxalement je n’ai jamais eu peur d’avoir mal ou de me blesser mais de ne pas être capable de déployer mon jeu et mes techniques. Je dormais mal. J’ai beau m’entraîner toujours plus, le stress ne s’en allait pas.

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Le jour de mon premier combat j’étais au plus mal, ça faisait 15 jours que je stressais et que je dormais très peu. On m’a appelé sur l’aire de combat. Je n’avais plus de jambe, je ne savais plus quoi faire, le gong a retenti, mon adversaire s’est jeté sur moi, j’ai esquissé quelques gestes maladroits, on aurait dit un débutant, ses poings ont rapidement touché mon visage j’ai fait une erreur tactique, il m’a mis une clé de bras, j’ai abandonné après seulement 1m30 de combat, je suis sorti de la salle, je me suis caché et j’ai pleuré. Ce jour-là, j'ai voulu tout arrêter. 

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Et puis un jour un événement inattendu m’a fait comprendre qu'entraîner le corps n’était qu’une partie du travail, que sans l’esprit, le corps n'était rien
 
Un jour j’ai accompagné mon coach en compétition, j’étais juste venu le voir combattre, mais au moment de la pesée il était trop lourd pour son adversaire donc le combat n’était plus possible, rapidement l’organisateur m’a regardé et m’a lancé “tu veux combattre ?” j’étais au bon poids, je n’ai pas réfléchi, j’ai dis oui, 10 min après, juste le temps de mouler un protège dent dans une bouilloire, j’étais sur le ring, sans aucun stress ni aucune pensée négative, j’ai maîtrisé le combat, je me suis senti comme à l’entraînement, détendu, lucide, j’ai soumis mon adversaire à la 4ième minutes dans la première reprise.

J’ai compris ce jour là que mon ennemi c’était mes constructions mentales, mes doutes, mes peurs, je devais juste apprendre à les contrôler.

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Je me suis donc intéressé à la préparation mentale et j’ai découvert comment harmoniser l'esprit et le corps, plus précisément, la tête, le cœur et le corps, j’ai découvert comment mobiliser les ressources qui étaient en moi, j’ai appris de vraies techniques pour gérer mes émotions et en faire des armes. J’ai appris à m'entraîner différemment.

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Le combat d’après fut facile mentalement, je l’ai abordé avec sérénité, dans le vestiaire je me revois en train de plaisanter avec mon coach qui me dit qu’il était peut-être temps de stresser un peu, mais en réalité j’étais concentré, connecté à mes sensations en observateur. Je me souvenais de ce que j’avais ressenti le jour de ce combat opportuniste et j’arrivais à le reproduire. Le gong a retenti, j’ai pu déployer mon meilleur jeu et j’ai soumis mon adversaire en moins d’une minute, le public m’a insulté parce qu’on était  en angleterre dans le pays de mon adversaire, ça m’a fait rire.

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Après ça, j’ai toujours abordé sereinement les compétitions, parfois j’ai perdu, parfois j’ai gagné mais j’ai toujours pu donner le meilleur de moi-même.